Les Troubadours des Plaines
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 Histoire péripétiticienne - 4

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AuteurMessage
Aklatan
Capitaine des Plaines
Aklatan


Messages : 483
Date d'inscription : 04/07/2008
Age : 111
Localisation : Collines de Sous-Voûte-Chêne, la maison à côté de la cascade, où un gnome taille parfois des pierres.

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MessageSujet: Histoire péripétiticienne - 4   Histoire péripétiticienne - 4 Icon_minitimeMer 2 Fév - 19:15

"Quoi ? Le secret de ma tambouille,
C’est de battre le tambourin
Dans la marmite, on touille, on touille
Force épicette et bon levain !
- J’ai fait bouillir dans le chaudron,
- Percé les bulles de poison !
- J’ai épluché un estomac,
- Un périnée !
- Et deux-trois foies !
Et deux- trois fois, on a brassé,
En aspirant bien la fumée !
On a pris le coq sur le toit
Et donné à manger au rat !
Quand il fût plus gros et mieux laid,
On l’a coupé en deux d’un trait !
- Et puis on l’a coupé en trois !
- En y passant une autre fois !
On les plongea dans la mixture,
Attendant qu’elles soient bien mortes !
Avec un gland de confiture…
- Non, c’était de la pourriture !
- Peut-être bien, mais peu importe !
Dïwhic voulait verser la bière,
Mais Tud’préférait le whisky,
On l’y a poussé par derrière
Il tomba en poussant un cri !
-Haha !
- Héhé !
-Hohohoho !
-Héhé !
-Haha !
- Hihihihi !
Le chaudron s’enfuma d’un coup,
Disparut en laissant un trou !
Alors on a pris la tunique,
- Et le cal’çon !
- De Tudhidwïc !
Pour regausser le marmiton,
Moudre les frusques au chaudron !
- Tailler la bisque,
- Rompre le cru !
Avec ses derniers poils de cul,
On a refait de la potion !
- Mais quelle en était la recette ?
-Je n’sais plus, creuses-toi la tête !
- Ca suffit de parler, derrière !
- Ah oui, ça commence à bien faire !
- Ne fallait-il pas faire bouillir ?
- Mais oui, bouillir… et puis touiller !
- Vous faites très bien de le dire…
- Je l’avais aussi oublié !
On fait chauffer, on touille, on touille,
En attendant que cela bouille !
Et deux-trois fois,
- On a touillé…
- Bouilli… »
Un des petits nains venait d’arrêter tout le cortège en s’immobilisant fermement sur ses deux courtes jambes. Dans un grognement collectif de grognements de protestations et de plaintes étouffées, il hurla :
« C’est « brassé » ! Ce qu’on fait deux-trois fois, c’est toujours le brassage !
- Hého, je suis pas le seul ! T’as plus souvent un vers de retard que moi ! » rétorqua celui qui se trouvait à son côté. Un autre nain renchérit, à la tête du rang :
« Remarquez, c’est pas difficile de s’embrouiller avec vos « touille-touille », y a bien un un moment où il faut se décider ! »
- Oui, on touille deux-trois fois au troisième refrain, on l’a répété au moins deux-trois fois !
- Parce qu’on n’était pas au troisième refrain ?
- Ca t’arrive de suivre, ténor de mes semelles ?
- Ah, ne commencez pas ! Qui n’était pas capable de se souvenir de la recette, mmh ?
- Pas moi ! On touille, et on touille, et pis on touille ! Et pis ensuite on touille, et on touille…
- Et il vient quand le brassage après, hein ? Il vient quand ?
- Ouais ! Où va-t-on si le brassage ne vient pas ?
- Bah on touille, on touille…
- Je préférais la version de Kouwhic, au moins on ne faisait que brasser !
- Moi aussi je préfère brasser ! Je ne supporte pas de prononcer le mot « touille »… aïe ! Ca réveille mes inflammations buccales, de dire « touille »… ouille !
-Il faut reprendre depuis le début.
- Pas question !
- Depuis le deuxième refrain ?
-Non alors, si vous osez, moi aussi je vous découpe le cul !
- Ah non, pas le cul !
- Attends au moins de nous moudre le caleçon, je t’en prie…
- … En aspirant bien la fumée !
On a pris le coq sur le toit,
Et donné à bouffer…
- Tu l’auras voulu !
- De toute façon, j’étais déjà à la vaisselle du chaudron la dernière fois…
- Faux, je dis : faux ! C’est le tour de Muliwic !
- Même pas vrai…
- Allons, mes chéris, nous avons des invités. » intervint la belle maîtresse de maison, sans rien perdre de la sensualité de sa voix. Le silence hébété qu’elle instaura dans l’assemblée semblait davantage tenir de la malédiction que du charme.
C’est à ce moment que le Troubadour et la pumprule remarquèrent que le vacarme grandissant s’était évanoui : la maison était désormais empreinte de l’enchantement étrange qu’ils avaient vu prendre forme sous leurs yeux, avec toutes ces pendules et ces horloges, ces objets clinquants de verre et de métal, les murs disloqués, des tâches vitrées ayant creusé les fenêtres en ogives aux couleurs spiralées comme celles d’un vitrail ou d’un coquillage… Mais avait surgie par la porte miraculeuse une assemblée de petites créatures aussi haute que le rebord de la table. Une table gigantesque, qui étonna beaucoup de ne pas s’être engouffrée dans la cheminée en devenant si grande. Les couverts des invités subjugués n’étaient plus les seuls servis, car il y en avait une vingtaine d’autres de part et d’autre de la table. La quantité de nourriture n’en avait pas été altérée, au contraire, et il fallait bien que le spectacle soit d’un effet prodigieux pour en détourner l’attention du Troubadour.
Ce qui s’apparentait à une foule de nains bossus, dispersés en deux rangées de choristes enjoués, s’inclinait avec dévotion devant la nymphe qu’était leur maîtresse. Les visages des petits gnomes étaient pour les uns bouffis, pour les autres creux et secs, et la plupart d’entre eux avait un gros nez difforme qui s’allongeait entre leurs petits yeux ronds. Ils portaient chacun un couvre-chef, tous aussi grossier les uns que les autres, tels des capuchons trop larges qui enveloppaient leurs oreilles poilues, ou des chapeaux à pointe cabossés et sottement enfoncés sur leurs crânes, où ne poussaient que de rares cheveux filandreux qu’ils coiffaient sans ménagement en les rangeaient derrière les oreilles, ou en enserrant autour de leurs lobes les plus longues mèches.
Le Troubadour ne put s’empêcher de murmurer naïvement à la citrouille :
« Regarde-moi tous ces nabots…
- Y en a pas tant que ça, n’exagères pas. C’est pas parce qu’ils chantent faux et qu’il y a beaucoup plus de chaises… » grogna la pumprule. Aklatan déplaça discrètement sur le côté une pyramide de vers des fleurs de devant la vision de son compagnon. Son angle de vision dégagé, celui-ci découvrit un nain que le plat lui avait caché depuis le début.
« Oh dis-donc ! Regarde-moi moi tous ces nabots ! » s’exclama-t-il alors, décontenancé.

L’assemblée n’eût malgré tout pas à démentir du succès de son entrée, au vu de la réaction des convives, qui ne pouvaient contenir leur ébahissement. Les nains, eux, restèrent impassibles en prenant place à la table, plus concentrés à escalader péniblement les barreaux de leurs chaises qu’à se soucier des invités qui les dévisageaient, comme le ferait un bouc d’un saule pleureur manipulant un mouchoir en soie.
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