Aklatan Capitaine des Plaines
Messages : 483 Date d'inscription : 04/07/2008 Age : 111 Localisation : Collines de Sous-Voûte-Chêne, la maison à côté de la cascade, où un gnome taille parfois des pierres.
| Sujet: Ceci est un titre qui annonce un titre pour un texte Jeu 4 Nov - 19:16 | |
| C’est l’histoire d’un écrit, que l’on appelle aussi un texte : c’est ici qu’elle commence. Plus précisément au sommet de la page, puisqu’alors que la première ligne est bien avancée, si ce n’est déjà la deuxième, selon le format du parchemin sur lequel l’écrit est recopié. Et au fil de son écriture, le texte avance, il se balance, s’émotionne, et s’accumule, s’intensifie, si bien qu’une de ses lignes est presque en elle-même une énumération ; et alors que cette allusion est mentionné, toujours l’écrit progresse. Oh déjà, c’est un bien bel écrit, ni trop court ni trop long ; ainsi certains qui le liraient auraient envie de s’arrêter ici, et d’autres de continuer, mais quoi qu’il en soit, qui sait quel choix il ferait puisqu’en l’opérant, les lignes s’allongent et s’amoncèlent, si bien que le texte prend la forme d’un paragraphe.
Et définir un paragraphe amène indéniablement à un deuxième. Et il n’y a qu’à partir d’un paragraphe successeur au premier ou même aux suivants, que l’on peut parler d’un paragraphe, du moins le premier. C’est donc en écrivant le deuxième paragraphe que le texte semble se construire, sans cesser d’avancer, et peut-être de s’affermir, puisque qui lit ce qui s’écrit ici y trouve la force non seulement en lui-même, mais notamment dans le texte, que ce soit en avant, ou en arrière : là où l’écrit avance, les yeux le suivent, après la main qui brode ses signes conjoints ; ainsi c’est une voie brumeuse et trépidante qui s’inscrit sans qu’on en devine la fin, bien qu’on en connaisse le début, si on a en effet construit un premier paragraphe. Et lorsque le texte atteint son milieu, c’est qu’il aura encore quelque longévité avant d’atteindre sa finalité, longévité normalement égale à celle qu’il a traîné jusqu’à ce point. Mais cela, peut-on le prévoir ? Comme il s’écrivait précédemment, le début n’annonce pas forcément la fin ; ni même le milieu ; mais en écrivant cette analepse, on bâtit un raisonnement, qui consiste par définition à aboutir, ce qui sous-entend l’accès à un but ! Or cette considération est énoncée vers ce qui est assimilé au milieu du texte, mais qu’en est-il lorsque le milieu s’éloigne ? Voici un alinéa. Il est le deuxième. Ce qui n’implique pas un nouveau paragraphe, ainsi donc c’est le deuxième alinéa du deuxième paragraphe, mais la course qu’il a engrangé dans l’écriture dénature l’alinéa pour fondre à nouveau ce texte dans son écriture, en attente d’un prochain alinéa, ou paragraphe… Sa fonction est d’ailleurs de recentrer les propos ou de franchir une étape. Sans manipuler une nouvelle analepse – analepse qui est renouvelée par son allusion, qui est implicitement renouvelée encore une fois par cette même phrase, et encore et encore… - il est bon de rester à l’ordre du jour, or les raisonnements ne sont plus à cet ordre, car l’écriture suit son cours inlassablement, c’est pourquoi le texte semble dense, on pourrait presque parler de lourdeur, tant le paragraphe est concentré. Un peu comme ces gens qui grossissent au fur et à mesure qu’ils vieillissent, le texte gagne en embonpoint, ce qui justifie sans doute un approfondissement de son contenu, et en outre, c’est en comparant l’écrit à la vie qui atteint la vieillesse que l’on fait part de la situation de l’écrit en lui-même, qui serait proche de se terminer. C’est-à-dire vrai à cet endroit précis de l’énonciation, si l’on peut dire, que le texte doit terminer sa course –sans la ralentir – jusqu’à sa clôture, car plus l’écrit avance, plus il menace de s’achever, et plus il parle de s’achever, plus il tend à se terminer, et plus il soutient le fait qu’il verra sa fin, plus se termine, et ce exactement à l’endroit même où il prend fin, c’est-à-dire ici.
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