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 La poudre de Chield - Quatrième partie

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Aklatan
Capitaine des Plaines
Aklatan


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Date d'inscription : 04/07/2008
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Localisation : Collines de Sous-Voûte-Chêne, la maison à côté de la cascade, où un gnome taille parfois des pierres.

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MessageSujet: La poudre de Chield - Quatrième partie   La poudre de Chield - Quatrième partie Icon_minitimeMer 31 Oct - 9:59

En confiant une telle tâche à Marrow, Chield tendait le filet dont il aurait dû se charger dès la nuit de sa confrontation avec la sorcière, lorsqu’il pouvait courir sur ses deux jambes. Le piège était simple, mais il requérait d’être vif. Pourtant Marrow ne l’était pas plus que lui, et il le savait, mais il avait résolu de se charger de la sorcière. C’était Marrow ou lui.

L’énorme réserve de poudre qu’il avait accumulée au fil des années pour garder le monstre à distance s’avérait un combustible trop précaire pour l’entreposer dans sa chaumière étroite, entre une cheminée et un stock de bougies. Il avait donc pris soin, en s’installant dans la vallée, de la dissimuler dans un des tombeaux du cimetière forestier aux abords de la maison de la sorcière, pour la garantir de l’humidité et de la lumière.
Chield décrivit à son compagnon la fosse en terrier qu’il devait identifier dans un angle du cimetière, et lui indiqua la route à suivre, en lui ménageant un détour par la maison de la sorcière, dont lui-même n’avait jamais emprunté la clairière depuis lors.
Marrow quitta donc la chaleur de la chaumière avec un sac sur le dos, et dévala le flanc de la colline. De son coté, Chield ferma la porte sur ses talons et s’assit près de l’âtre, courbé sur son fusil. Il regardait le feu.

A peine éclairé de la lumière opaque que coulait l’astre éclaté, Marrow s’élançait vers la forêt, en alternant de petites enjambées avec quelques bonds planés que lui permettait le déploiement de ses ailes frétillantes. Sur le chemin pentu qui menait au champ de houblon, le monstre ne semblait pas avoir laissé de traces. Son cadavre avait disparu.
Bien que l’élan de la peluche ne fût pas fulgurant de par sa taille, elle se déplaçait de toute la vitesse de ses petites pattes, comme un diable furtif dissimulé par la nuit. Une nuit qui se faisait plus glaciale, car le vent s’affûtait d’heure en heure.
Lorsque Marrow pénétra les herbes hautes d’une clairière, il fut séduit par la douceur des lueurs ambrées que diffusaient les bougies en pourtour d’une habitation.
Celle-ci n’était qu’une bâtisse de pierre grossière toiturée de chaume, mais elle était cerclée d’un jardinet cultivé d’épais buissons de ronces, épineux et denses, qui s’accrochaient à la pierre et circulaient sur les murs en massifs pernicieux. Des bougies de toute taille et de formes nombreuses étaient disposées çà et là le long des parois, sur les saillies des murs, aux rebords des fenêtres, et jusqu’au creux des décors de courges, de citrouilles, de pommes et de pommes de terre taillées aux effigies de visages multiples, et disposées sur le parterre, devant la porte, ou suspendues en guirlandes au rebord du toit.

Malgré son éclairage inquiétant, Marrow s’approcha de la maison jusqu’au bord du halo de lumière que dessinait l’entrée. La porte était ouverte.
En glissant son regard à l’intérieur, Marrow découvrit un plancher gondolé, moisi et saillant de lattes ébréchées. Dans l’encadrement de la porte à l’autre bout du couloir, un énorme chaudron noir et patiné bouillonnait dans la cheminée. Devant lui se tenait une femme en lambeaux de robe noire, et ceinte d’un vieux tablier blanc, tout aussi noirci de poussière et de suie que sa robe. Ses cheveux longs et filasses s’étalaient lourdement sur son dos et cachaient son visage, dont l’ombre des frusques et le reflet des flammes ne pouvait farder la pâleur.
Les lèvres closes et le regard vide, la sorcière se tenait dos au feu, debout sur un tabouret, et délogeant ses omoplates de son dos maigre et voûté par l’effort, elle déféquait dans son chaudron une matière noire et fluctuante, comme un poison glutineux, en en répandant autant sur les braises fumantes et sur elle-même.
Marrow fut glacé un long instant par l’effroi de ce spectacle, et ne put empêcher la sorcière de poser sur lui son regard. Avec flegme, elle descendit de son tabouret, et se dirigea vers la peluche de son pas long et morne, sans le quitter des yeux.

Reprenant ses esprits et saisi de panique, Marrow se détourna de l’entrée pour prendre la fuite, mais sa taille ne lui permettrait pas de distancer longtemps la sorcière : elle parviendrait à s’emparer de lui bien avant qu’il ne s’enfonce dans le cimetière.
Sans hésiter, il profita de la première citrouille qui s’offrait à lui sur le seuil de la porte pour se faufiler dans la cavité creusée à son sommet. Il frôla la bougie qui logeait en son coeur, et les ailes un rien roussies par la flamme, il se dissimula entre elle et la cloison du légume, à couvert de son aile pour s’isoler de la chaleur.
Il sentit la sorcière s’immobiliser sur le seuil : elle sondait les herbes hautes aux alentours à la recherche de sa proie. Alors qu’il espérait l’entendre tourner les talons et refermer la porte, il sentit se mouvoir la citrouille, et son habitacle s’éloigner du sol : la sorcière avait pris pour flambeau sa propre cachette.
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