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 La poudre de Chield - Première partie

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Aklatan
Capitaine des Plaines
Aklatan


Messages : 483
Date d'inscription : 04/07/2008
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Localisation : Collines de Sous-Voûte-Chêne, la maison à côté de la cascade, où un gnome taille parfois des pierres.

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MessageSujet: La poudre de Chield - Première partie   La poudre de Chield - Première partie Icon_minitimeMer 31 Oct - 9:54

C’était au fond d’une vallée silencieuse, le long de landes à peine éclairées par la nuit. De frêles étoiles scintillaient en éclipse dans le ciel noir, et la lune était brisée. Pleine et brillante, mais ébréchée en un croissant blafard, comme si le ciel en avait avalé un morceau. Sur le flanc d’une colline solitaire, bordée d’un champ de houblon, le vieux Chield se tenait immobile sur le seuil de sa maison. Il avait chargé son fusil, et son regard orienté vers l’orée de la forêt, il attendait.

Il aperçut alors une ombre se faufiler, pour surgir d’entre les arbres en contrebas. Chield épaula son fusil, et perçant sa cible d’un œil fixe au travers du viseur, il pressa subitement la gâchette.
A peine la balle avait-elle percuté qu’il remit de la poudre dans le canon, la tassa, et y logea une nouvelle balle, puis il visa et tira de plus belle. L’ombre était encore debout, et s’avançait d’un pas lourd et traînant.
Chield réitéra la manœuvre, avec le même geste mécanique, et la même vitesse : il rechargea son arme, et tira. Le monstre n’était plus qu’à quelques pas. Sans tressaillir d’un mouvement que celui de munir et vider son fusil, Chield le laissait s’approcher, et lorsqu’il ne fut plus à distance que d’un bras, il tira de nouveau. L’impact déroba la bête au sol et, foudroyée par cette dernière balle, l’envoya rouler sur le flanc de la colline.
Quatre balles, ni une de plus, ni de moins.
C’était autant de coups qu’il fallait au vieux Chield pour abattre le monstre dès l’instant où il le voyait sortir des bois. Dès qu’il effleurait le fil de fer qui cerclait la colline, et que tintait à l’à-coup la clochette au plafond de sa maison, il empoignait sa poudre, ses cartouches et son fusil, et partait se camper devant sa porte pour attendre qu’il surgisse. Quelle que fût la saison ou l’heure de la nuit.

Chield inspira longuement. Ses mains tremblaient, glacées par l’angoisse et le froid de l’automne, tandis que sa jambe gauche éployait un essaim de douleur nerveuse de son moignon jusqu’à ses hanches.
Il réintégra sa chaumière en refermant la porte, et se traîna avec effort sur sa jambe de bois jusqu’à son lit, où il s’étala, le corps las.

Chield avait peur. Il avait peur déjà lorsqu’il était enfant, et le monstre n’avait jamais cessé de le poursuivre. Il avait peur de la sorcière.

Lorsque la nuit tombait, et que la lune brisée s’allongeait dans les nuages, quand les luminaires disséminaient leurs faibles lueurs dans les rues du village et que tout le monde s’endormait, Chield se retrouvait seul dans son lit d’enfant. Il savait que c’était l’heure où elle viendrait le chercher. Alors un monstre entrait dans sa chambre et l’attrapait dans son lit pour l’emmener à la maison de l’horrible sorcière. Cela n’arrivait pas toutes les nuits, parfois la sorcière le laissait dormir. Mais lorsque le monstre sortait du placard, où lorsqu’il le voyait apparaître au bout de la rue, cette grande silhouette marchant droit devant elle de ce pas lent et terrible, le dos voûté, la tête versée sur son buste et tombant en avant, comme le fantôme d’une bête errant après son corps, et se diriger vers sa maison en fondant son ombre dans la lumière du chemin, Chield se sentait piégé, abandonné : il ne pouvait s’empêcher de hurler pour appeler à l’aide et trouver refuge à son cauchemar.

A l’âge de ses premières terreurs, ses parents se trouvaient là pour le réconforter, et dès ce moment, le monstre dans la rue rebroussait chemin, ou refermait sur lui la porte du placard.
Mais quand il n’y eut plus personne pour le protéger de la créature qui le hantait, il résolut de la combattre lui-même. Il acheta un fusil et une réserve de poudre, et attendit la nuit.
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