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 Conte inachevé

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AuteurMessage
Aklatan
Capitaine des Plaines
Aklatan


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Age : 111
Localisation : Collines de Sous-Voûte-Chêne, la maison à côté de la cascade, où un gnome taille parfois des pierres.

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MessageSujet: Conte inachevé   Conte inachevé Icon_minitimeMer 21 Sep - 15:47


Once upon someone who decided not to laugh ever again



L’auteur de ce texte n’a jamais terminé son écrit ; bien que toute sa vie, il se mit en quête d’y parvenir.
Ce dernier aurait fini par sécher sa plume dans son chiffon, après l’avoir retrempée à trois reprises dans l’encrier, puis fait douze fois le tour de son bureau, avant de franchir la porte pour aller boire un verre. Il en bût cinq. Ensuite, comme le poète errant que l’on dit « à la recherche d’une rime » il aurait emprunté le sentier qui enjambe de trois bonds le ruisseau d’un petit pont de pierre en s’engouffrant dans les bois. Dans sa méditation, il piétina par mégarde un escargot, et lâcha deux pièces à un mendiant qu’il croisa sur son chemin, avant de parvenir à un cottage sur les bords d’un lac. Comme la nourriture était rare, mais les filles fort jolies, il se mit en tête de poursuivre son écrit.
Alors pagayant avec force réflexion au fond d’une barque, il traversa le lac, en omettant négligemment de saluer huit carpes, et autres carassins, qui ne purent s’empêcher de constater qu’un sympathique promeneur s’apprêtait à les percuter de plein fouet.
En franchissant une montagne, il demanda son chemin à une chèvre. Le bélier n’étant pas d’accord, il attendit dans une immobilité totale trois jours et trois nuits en s’appuyant sur son bâton. Enfin il reprit la route pour la ville, où il se fit compagnie de trois aimables brigands, quatre voleurs et cinq pirates ; cette charmante camaraderie le dépouilla de tous ses biens terrestres le lendemain, et l’abandonnèrent entièrement nu dans un fus, qui fût lui-même abandonné au fond de l’écoutille d’un navire, qui arriva en haute-mer, et chavira nulle part, où il fût aussi déserté de son équipage.
Le capitaine par forfait, ou fortuit survivant, dont la prison échouée se brisa, reprit donc le cours de ses pensées volatiles en arpentant une île entourée d’abruptes falaises. Au long de l’une d’elles, où s’élançait une farouche cascade jusque dans la mer, il s’apprêta à porte secours à un homme des bois, qui était suspendu par les cheveux à une branche saillant de la paroi, tout enserrant le corps d’un oiseau momifié ancré dans la pierre de trois de ses orteils gauches, et deux droits. Mais une idée qu’il jugea lumineuse jaillit à sa pensée en pleine manœuvre, si bien que le sauvetage échoua ; mais ce trait d’esprit n’étant pas si pertinent qu’il lui semblait, il obliqua les cavernes du centre de l’île, où l’écoulement sonore de l’eau s’écoulant du plafond lui rappelait le refrain de sa rengaine préférée.
Inclinant à la politesse qu’il s’estimait, il ne manqua pas de saluer là l’homme mort qui comptait son or au sommet du monticule de ses trésors, puis passant son chemin, il emprunta aux fondements des cavernes la petite embarcation qui, sur l’eau lisse des sous-sols, était dirigée de la rame d’un nocher des plus loquaces.
Lorsqu’il remonta à la surface, il croisa ses mains dans son dos, et continua de ruminer ses pensées diffuses, jusqu’à rencontrer un énorme animal aux grosses mains, qui lui demanda s’il voulait bien remplir sa bouteille. Lui répondant qu’il n’en avait pas le temps, et que lui aussi aurait bien besoin de voir remplir sa propre bouteille de quelque substance utile, il reprit sa route sur le continent : dans une allée champêtre, il intima nerveusement à sept buissons ne cesser leur vacarme dérangeant ; trois à quatre instants plus tard, il s’assit pour se soulager d’un point de côté, et mangea une pomme, ou du moins seulement la peau.
A la nuit tombée, il rencontra à l’entrée d’un village un ensorceleur qui lui proposa de lui vendre le secret du pouvoir qui permettait à quiconque de faire pousser des champignons instantanément où il le désirait. Il y répondit qu’il profiterait de la fête du village en allant danser pour y réfléchir, et peut-être ainsi trouverait la clé pour être à même de poursuivre son récit.
A vrai dire, voilà tout ce que nous savons de l’œuvre de l’auteur et de sa vie ; sans doute nul n’en connaît davantage sur sa mort, ou bien encore sa vie à venir, mais on peut du moins entendre dire qu’il avouerait ne jamais s’être autant amusé à la recherche des soixante-dix mots qui manquaient à son écrit.

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