Les Troubadours des Plaines
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 Wann

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AuteurMessage
Aklatan
Capitaine des Plaines
Aklatan


Messages : 483
Date d'inscription : 04/07/2008
Age : 111
Localisation : Collines de Sous-Voûte-Chêne, la maison à côté de la cascade, où un gnome taille parfois des pierres.

Wann        Empty
MessageSujet: Wann    Wann        Icon_minitimeMer 17 Nov - 19:48

Wann est allée aux champs. Là-bas il y avait des terres fertiles, où elle cultivait toutes les richesses du sol, sans exception ! Ainsi tous les fruits, tous les légumes, toutes les autres espèces qui s’y assimilaient, ainsi que toutes les herbes, tous les arbres, et le tout ce qui naissait sous le sol pour grandir au-dessus. Au beau milieu de ses champs, il y avait un gros chêne – assurément le plus gros et le plus grand qui puisse exister – qui gardait sous ses larges ailes feuillues les étendues de culture.
Mais si Wann allait aux champs ce jour-là, c’était parce qu’une chose étrange venait de se produire malgré elle. Elle avait vu ses champs disparaître. Ils avaient tous glissé et rampé sur leur terre labourée, jusqu’au cœur de leur espace : vers le tronc du chêne ; tous se sont amenés jusqu’à lui d’un seul coup ! Et ils avaient disparu. Ou presque.
Non seulement le chêne semblait s’être étiré pour étendre davantage son corps de patriarche, mais il arborait bien d’autres couleurs sur son tronc et ses branches. Des fruits, des légumes, des fleurs et toutes les autres espèces qui s’y assimilaient y avaient germé. Sur le gros chêne.

Wann resta émerveillée un long moment, mais elle dut reprendre ses esprits face à ce spectacle incongru ; elle n’allait pas se laisser faire retirer le parterre de ses cultures, et elle voulait encore moins s’apprêter à faire la récolte en grimpant aux branches d’un chêne énorme !
Elle s’approcha à grands pas pour protester, mais le chêne fut plus rapide : il fut comme aspiré par une tempête venant secouer ses racines, et à la façon burlesque des champs évaporés, il disparut à son tour à travers le sol.
Wann fit plusieurs tours sur elle-même pour constater qu’elle restait seule au milieu de rien. Pourtant elle savait sa maison à quelques enjambées, qu’elle voyait à l’horizon depuis les champs. Elle ne la voyait même plus. Plus rien ne s’élevait. Cela dit, un détail vint anéantir le vide de sa solitude : à l’endroit où elle avait vu le gros chêne s’en aller, il y avait un petit gland, seul et minuscule, qui la regardait.
L’ayant ramassé, elle voulût le planter dans la terre : peut-être autre chose renaîtrait alors !
Mais le sol était plat tout autour d’elle, elle creusa donc un petit trou, dans lequel elle jeta le gland.
A peine eut-il atterrit que le trou se mit à trembler doucement, et ce de plus en plus fort ; le trou s’enfonçait ! Il devenait de plus en plus profond, de plus en plus grand, de plus en plus large, et dans ce terrier dont Wann ne distinguait même plus le fond, le gland disparut…
Pour Wann, il était tout à fait hors de question de voir enlever la dernière petite graine de ses cultures ! Cette fois, elle garderait sa richesse !
Alors Wann courut vers le trou béant qui s’ouvrait dans la terre labourée, et sans hésiter s’y jeta, creusant de toutes ses forces les parois pour qu’elle s’élargissent d’avantage, qu’elles laissent son corps entier s’y engouffrer, peut-être même aurait-elle assez d’espace pour tomber dans le vide de sa perdition à la recherche d’un trésor…

Puis elle heurta le fond. En réalité, elle ignorait complètement où elle était arrivée. Elle avait glissé dans le tunnel ouvert par le trou : celui-ci ne laissait qu’une minuscule paupière lumineuse loin au- dessus. Loin là-haut, au-delà, il y avait le ciel. Mais ici il n’y avait rien que de la terre, qui l’empêchait d’avancer, même de bouger.
C’en était bien trop, après avoir perdu ses champs, son chêne, son gland, il ne manquait plus qu’elle reste coincée au pays des vermisseaux ! Elle ne s’y résignerait pas plus de pas remettre la main sur ses légumes et son gros arbre ; alors elle creusa !
Elle détachait la terre qui lui bloquait le passage, et griffant et ramant dans le courant souterrain, elle avança, et avança, devant elle et vers le bas, plus au fond…
En creusant, et creusant, elle creusait le ciel. Là où elle descendait, s’enfonçait toujours plus bas, elle montait et s’élevait dans les hauts invisibles. Et en creusant plus bas, glissant plus loin encore, elle atteignit les sommets célestes, enfin elle perça la voûte du ciel.
Sa main s’arrêta devant elle, car il n’y avait plus de terre, elle avait ouvert quelque chose. A présent, tout au fond du trou, elle voyait au loin, et tout autour ; il y avait un espace, mais un espace différent.

Ainsi, en croyant découvrir le cœur du monde, Wann découvrit l’univers.
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