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 Le plus vertueux des hommes, et le Golmok

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Aklatan
Capitaine des Plaines
Aklatan


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Localisation : Collines de Sous-Voûte-Chêne, la maison à côté de la cascade, où un gnome taille parfois des pierres.

Le plus vertueux des hommes, et le Golmok  Empty
MessageSujet: Le plus vertueux des hommes, et le Golmok    Le plus vertueux des hommes, et le Golmok  Icon_minitimeSam 9 Oct - 8:11

Le monde connut un jour le plus beau des hommes, car non seulement celui-là était le plus sage, mais jamais il n’avait commis ce que ce que tout autre appréhende de rencontrer à chaque instant de sa vie, ce qu’ils nomment le mal. Une figure règne sur l’entité de ce seul mot, elle s’appelle le Golmok. Et voici justement l’histoire de l’homme le plus vertueux, qui défia un jour le Golmok.
Sans doute cet homme avait un secret, sinon c’était le plus sage de tous qui offrait sans jamais rien dissimuler : de toutes les décisions qu’il prenait, il choisissait toujours la plus juste, et alors que ses conseils et ses actions répandaient la prospérité tout autour de lui, jamais il ne semblait se tromper.
Et il était certain que tous ainsi que lui-même, le devaient à sa bonté, comme sa bonté se devait à lui-même, nul ne réussit à marcher aussi droit que lui ; et sans pourtant prophétiser en lui l’être parfait, il était respecté de par le monde comme le plus vertueux des hommes.

Un jour, il reçut en sa maison une visite fort inattendue, et qui semblerait à chacun des plus déplaisantes ; mais cela n’empêcha pas cet homme d’accueillir son hôte en toute courtoisie pour écouter ses paroles.
C’était le Golmok aux multiples yeux pairs, qui était apparu devant lui, en s’arrachant à son corps infini d’ailleurs, pour le dévisager. Il s’adressa à lui en ces termes :
« Toi qu’on dit être le plus grand des hommes, tu ne m’es pas familier. »
Mais lui ne répondit pas à cette sournoise interpellation, laissant le silence les amener à une conversation honnête.
« Tu me déranges, en vérité. Et comme tu connais la vérité…
Vois-tu, il n’y a pas un homme qui m’ait privé d’un clin d’œil, ne serait-ce qu’une fois dans sa maigre vie. Qu’il le veuille ou non, aucun n’a pas pu éviter d’offenser, de malmener, de mentir, de voler, de blesser…
Je n’en connais pas un qui ne porte pas la trace du moindre sacrilège. C’est cette vérité dont tu dois prendre conscience : nul n’est innocent. Alors qu’as-tu à prouver, toi le plus sage des hommes, si tu n’en es pas un ? »
L’homme proposa une réponse, ayant mesuré ces propos et les siens :
« S’il y avait une chose à prouver, c’était le contraire. » Le Golmok le dévisagea un long moment, son regard impassible dissimulant l’ombre d’une attente presque conquérante. Mais son expression se changea par la suite en un rictus froid et inquiétant. Le mensonge n’avait pu atteindre sa victime
« Tu me déranges. Si tu repousse le vice, le vice t’a en horreur. Toi qui reconnais la vérité, j’aurais ton âme ! »
Et le Golmok disparut, s’en allant réfléchir aux fourberies qui lui permettraient de réaliser son dessein abject.
Le sage homme jugea bon d’aller trouver le sommeil, pour reposer son esprit de cette rencontre en se couchant dans son lit, mais en quête de réflexion lui aussi, car son savoir lui avait enseigné les pouvoirs du Golmok sur les vivants : bien qu’il puisse voir au travers de quiconque a les yeux ouverts, seul le sommeil l’en empêchait, une fois à l’abri de leur rêves.

Malgré cela, le Golmok se préparait à piéger le sage homme, bien qu’il le sût fort vertueux, il avait trouvé un moyen de le corrompre. En agissant ainsi, il se délecterait d’une âme bien plus pure que toutes celles qu’il avait dévorées en son royaume.
Il s’en alla le visiter de nouveau, mais dans son sommeil, cette fois, alors qu’il dormait. Le Golmok avait élaboré un sombre marché, il n’avait rien à y perdre, pas plus qu’à marcher aveuglément dans les songes du plus vertueux des hommes.
A l’encontre de ce dernier, il s’amusa à l’interroger :
« Tu es dit le plus juste des hommes, si c’est bien le cas, je te soupçonne de ne le devoir qu’à tes yeux ! Tu ne peux voir la vérité que par eux, et tu ne saurais t’en passer ! Si par contre, cela n’était pas le cas, tu devras me prouver cette vérité ! » Le Golmok sentait approcher la victoire, car il faisait l’usage de paroles qu’il savait des plus fausses ; si cet homme les contre disait, il aurait loisir à prendre son âme portant la salissure du mensonge ; et si le plus vertueux des hommes ne pouvait se résigner à la menterie, alors le Golmok aurait ses yeux, et le dévisager sans fin lui assurerait un contrôle sur lui pour l’éternité.
L’homme répondit alors à cette provocation :
« Mes yeux ne permettent que de voir les choses, et non ce qu’elles sont ; je puis trouver la vérité sans eux. » Le Golmok ne pouvait que se satisfaire de la réussite de son dessein, aussi il conclût le marché, serrant dans sa main un bocal obscur, totalement vide, qu’il lui tendit :
« Pour me le prouver, donne-moi donc tes yeux. Quand tu te seras réveillé, tu les déposeras dans ce bocal, et tes paroles deviendront vérité ! » Le Golmok savait qu’un homme n’aurait qu’à se défendre d’établir la preuve de ce qu’il avançait pour faire de lui un menteur. Il avait piégé l’homme le plus vertueux. Celui-ci resta silencieux un instant, puis fit une proposition en retour :
« Tu me demande de déposer mes yeux dans un bocal : je le ferai. Mais en échange, je te demande de ne pas me regarder, jusqu’à ce que moi-même je sois privé de ma vue. » Le Golmok accepta de s’y plier sans contestations, assuré de sa victoire, et se préparant à tourner cette règle à son avantage.
« Comme tu voudras, prolonge la nuit de ton sommeil pour apprêter celle de tes jours ! Mais je ne t’en laisse que trois. Gare à toi si, au bout de trois jours, tu me refuses tes yeux ! »

Ainsi s’établit le marché funeste entre l’homme juste et le Golmok. Ce dernier attendait avec impatience la nuit du troisième jour, pour réclamer en personne le contrôle qu’il exercerait sur cet homme ; et quoi que celui-là fasse pendant cette attente, il le découvrirait aussitôt, grâce à sa vision multiple ; car s’ il ne pouvait savoir ce qu’étaient les choses, il pouvait les voir !
Ainsi le sage homme continua de dormir, et ce deux jours durant. A l’aube du troisième jour, il s’éveilla en découvrant le bocal noir entre ses mains, qu’il disposa à faire attendre, le déposant sur une étagère.
Et ce jour- là, l’homme le plus vertueux se livra aux pires infamies, détroussant, pillant d’une part, violant, violentant d’autre part, et partout où il s’en allait il semait la désolation, pour satisfaire un désir obscur et immonde, faisant de lui un être dévoré par le vice.
Dès qu’il le vit, le Golmok ne put s’empêcher d’exulter, sentant sa fourbe emprise belle et bien refermée sur le plus grand des hommes ! Non seulement il avait remporté un marché, mais il contemplait s’accomplir sa première convoitise, de la part délibérée de sa victime.
« Il croyait que je ne le verrais pas ! Si c’était sa seule alternative pour se tromper sans mentir, il s’est tout de même perdu ! C’est un homme, voilà tout ce qu’il réussit à prouver. Et à défaut de posséder le plus vertueux des hommes, j’aurai le pire de tous ! »

Quand vint l’heure annoncée, celui qui était le plus sage de tous attendit le Golmok en sa maison, s’apprêtant à son ultime visite. Il avait gardé ses yeux à l’intérieur de sa tête, et le noir bocal siégeait toujours sur une étagère au fond de la pièce. Lorsqu’il arriva, laissant son corps infini sur ses gardes, il lui réclama son dû, bien que certain d’arriver à ses fins, il l’accusa d’être sur la voie de manquer à sa parole. Mais il rétorqua :
« Vois l’homme qui est devant toi. Il ne te donnera rien. »
Soudainement furieux, au sommet de son impatience insatiable, le Golmok se précipita, et lui arracha les yeux hors de ses orbites. Puis, dans le même élan de rage, il se jeta sur le bocal pour les y introduire ; mais dans ce seul instant, voilà tout ce qu’il pouvait observer, lui et son corps infini aux regards multiples : ces yeux orphelins qu’il manipulait hors de leur corps. C’est pourquoi l’homme profita de ce moment pour se jeter par la fenêtre de sa maison, et y trouver la mort.

Lorsque le Golmok voulût rentrer en son royaume, il se trouva piégé, car il n’en était plus le maître : l’homme sur lequel il avait cru triompher avait profité de l’absence que le Golmok consacrait à le dévisager jusque dans un bocal, tandis que lui s’en était allé quitter ce monde bien plus tôt.
Et de ses rêves jusqu’à ce moment présent, l’homme le plus vertueux avait dissimulé une convoitise, qui se perpétua en mensonges et en meurtres. Une convoitise que le Golmok n’avait pu percer dans l’obscurité des songes, et qu’aucun homme n’aurait pu espérer réaliser : se rendre maître du royaume maléfique du Golmok en personne, celui au corps infini dont les regards multiples dévisagent tout et toute chose.

Voici comment le Golmok fût pris lors de l’assouvissement de sa propre convoitise, chassé à jamais de son royaume par qui lui avait volé : celui qui, du plus vertueux de tous, devînt le plus malfaisant des hommes.
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