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 On frappe à la porte du monde cette nuit : "Vous avez de la chance que je ne dorme pas !" - Premiers coups

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AuteurMessage
Aklatan
Capitaine des Plaines
Aklatan


Messages : 483
Date d'inscription : 04/07/2008
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Localisation : Collines de Sous-Voûte-Chêne, la maison à côté de la cascade, où un gnome taille parfois des pierres.

On frappe à la porte du monde cette nuit : "Vous avez de la chance que je ne dorme pas !" - Premiers coups  Empty
MessageSujet: On frappe à la porte du monde cette nuit : "Vous avez de la chance que je ne dorme pas !" - Premiers coups    On frappe à la porte du monde cette nuit : "Vous avez de la chance que je ne dorme pas !" - Premiers coups  Icon_minitimeMer 18 Aoû - 17:36

Tom, tom, tom… Des tambours, qui frappent et qui tapent, se trament et bourrinent, ici où tambourinent tous ces échos sourds. Des tambours de guerre ou tambours grégaires ? Les deux en même temps, inlassablement les tempes tamponnent, bourrinent et bourdonnent comme en la poitrine… L’être tambourine.
Hey Mister Tambourine man, play a song for me… Si je ne suis pas l’homme au tambourin, alors jouez-moi une berceuse ou n’importe quoi, que je puisse enfin m’endormir. Ou je resterai seul bruit qui résonne pour moi-même dans le silence du noir.

L’insomniaque est le monde. A la dérive au milieu de l’obscurité silencieuse et immobile, l’être où grondent les tambours intérieurs, dans les gorges de son cœur, qu’il est le seul à entendre.

Pourtant, qu’est-ce qui est moins en rapport avec le monde qu’un dormeur fermé à tout contact extérieur, surélevé sans même toucher terre, s’il a la chance de s’allonger dans un lit ? Même s’il est en phase de recueillement avec les énergies du monde en lui-même, qui affluent en lui en assurant les fonctions organiques qui se baladent des muscles, neurones en repos, renouvellement, aux intestins en digestion, à la transe du sommeil où le cerveau sillonne les troubles corridors du rêve, et toutes les voies ouvertes à visiter les ondes alentours s’écoulant comme des ruisseaux ; le dormeur n’en a rien à foutre, car il a juste envie de piquer un bon gros somme après avoir bien bouffé. D’autant qu’il n’est pas capable de grand-chose d’autre dans le processus complexe qui intervient à travers le repos de l’individu, c’est donc avec une certaine délectation qu’il se laisse aller au sommeil… Quand il y arrive. Heureusement que c’est la seule chose à entreprendre pour pioncer : se relâcher et fermer les yeux, si c’était davantage, ce serait vraiment catastrophique de faire dormir les êtres-vivants (peut-être y a-t-il des contres exemples, mais déjà l’humain est un beau specimen dans le genre) !

Parce que parfois il n’arrive pas à dormir ! Ne pas parvenir à fermer l’œil est une chose : si on a la paresse de vouloir roupiller en n’étant pourtant pas vraiment fatigué, du fait que fermer les yeux devient très difficiles – vous savez, comme quand ils se rouvrent systématiquement, mais ça relève certainement d’une excitation assez nerveuse – ça passe encore, mais lorsque le corps est paré, les yeux aussi clos qu’une caverne montagnarde condamnée par un monstrueux éboulis, lourd, très lourd, des peaux de pierres très lourdes devant les yeux – qui au bout d’un certain, prennent une jolie teinte rouge – l’épuisement pesant sur chaque membre, on se dit qu’il y a un problème… Aurais-je oublié quelque chose ?
Tom, tom, tom… Des tambours retentissants à mes oreilles. Un dirait un minuscule korrigan qui tenterait d’épousseter vos draps au dessus de votre tête avec un éventail. Ce cœur qui bat. Bonne nouvelle ! Oui le cœur est paré, au repos sergent, au repos, coatch, au repos, docteur… Tous ces gens là paraîtront légèrement troublés si au lieu de leur parler de repos, on parlerait de battre un record de vitesse. Non, non, maintenant, c’est repos !

Cela dit, c’est fort pratique, un cœur qui bat, il faut l’admettre, d’ailleurs, énumérons un les cas dans lesquels cœur qui bat rapidement n’est que bon signe :
- Un arbre vous est tombé dessus, vous revenez à vous secoué, avec le cœur qui bat très fort en vous montrant que vous êtes en vie. Chouette !
- Une paisible balade en forêt devient vite sportive lorsque vous êtes contraint de dévaler la colline en trombe alors qu’un ours rencontré au coin du bois vous court après ; c’est toujours bien d’avoir les muscles en intense activité grâce à l’accélération du rythme du cœur quand on doit avoir fait 800 mètres en trois minutes. Super !
- Ohlala, qu’elle est belle ! Concrètement, je n’ai pas une certitude quand à une soudaine chevauchée du cœur dans un pareil moment, mais c’est toujours bon signe, d’après ce qu’on en dit. Génial !
- Vous n’êtes pas habitué à boire du café. Cool !

Mais quand la seule envie est de sombrer dans un sommeil où il vaudrait d’autant mieux que l’oubli soit le seul gouffre au-delà de la porte bénie des paupières, c’est assez problématique, même dérangeant, voire bien casse-couille ; c’est un monde, ça ! Oui, un vrai monde, comme une planète palpitante qu’elle est seule à entendre frétiller dans un néant silencieux.
Mais est-ce le cœur le vrai responsable ? Crevé comme on l’est lorsque ça fait cinq heures qu’on se retourne dans son petit espace de répit – sans doute que si le répit ne vient pas, c’est que vous ne l’avez pas mérité – la seule envie surgissant à notre esprit névrosé et brumeux est de s’arracher le métronome du resonator, et de mettre en veille pour enfin recharger les batteries.

Mais ce qui nous prouve que c’est la cervelle la responsable, c’est que c’est elle qui nous donne cette envie d’accuser le cœur, qui lui ordonne de faire semblant d’emmerder le monde – ce qu’il fait très bien, sans emmerder parfaitement, puisqu’on a plus souvent envie de pisser durant une palpitante insomnie – à sa place, alors que toutes ces idées qui tournent comme un simplet ferait le tour du monde sur ses petites pattes à la recherche d’un prunier, ne se perpétuent que dans la grisante matière grise, qui fait voir des prunier, beaucoup de prunier, on fait un tour du monde, un autre tour… Combien de tour de son propre monde fait-on à se retourner à droite, à gauche, en diagonale, dans l’autre sens , sur le dos, sur le ventre… ?
Ce qui est bien avec le vivant, c’est qu’on s’accommode, et que tout fluctue en fonction de tout : si on ne peut faire ci, alors on fera ça, pour le moment, si ça devient tellement rasoir qu’on a envie de changer de mode, on fera autre chose… Seulement, cherchez, cherchez bien, refaites un énième tour du monde si le cœur vous en dit – il ne s’arrête pas là, le bougre – et vous constaterez que dans l’univers et même le multivers, il n’y a pas plus contraignant et contrariant que quelqu’un qui manque amèrement de sommeil, car quoi qu’il advienne, en tout lieu et à toute heure, sa seule obsession et volonté de sera que de dormir, d’en trouver le moyen, et tout ce qui s’en suit…

En bref, parmi toutes les lois de l’existence, comme il n’a pas plus chiant que les gens qui viennent vous emmerder quand vous ne voulez voir personne ni ne rien faire, il n’y a pas plus chiant que ceux qui ne se résignent à rien d’autre que de pioncer parce qu’ils sont pris d’insomnie : LA chose immuable (comme lorsqu’Electronic Arts nous dit que la vie est un jeu), le désir de dormir se dressera devant tous les autres avant de pouvoir avoir le réel plaisir de rencontrer un être dans la forme de sa nature dans le bon sens, du au sommeil, car la forme la plus naturelle qui soit qu’est le besoin de sommeil s’avère être le mauvais sens, ce qui dénature carrément l’individu parce qu’on essaye en vain de rencontrer un légume apathique.
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