Les Troubadours des Plaines
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 En entrant sur la pointe des ongles... à la célébration bourgeoise - Partie 2

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AuteurMessage
Aklatan
Capitaine des Plaines
Aklatan


Messages : 483
Date d'inscription : 04/07/2008
Age : 111
Localisation : Collines de Sous-Voûte-Chêne, la maison à côté de la cascade, où un gnome taille parfois des pierres.

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MessageSujet: En entrant sur la pointe des ongles... à la célébration bourgeoise - Partie 2   En entrant sur la pointe des ongles... à la célébration bourgeoise - Partie 2 Icon_minitimeJeu 24 Déc - 22:41

C’était un fait, Aklatan était dans la merdasse. La vieille Pixie l’avait emporté ; mais ce n’était pas tant ça le problème. La vieille Pixie était domestique au manoir de Sire Rontefoy de Bayou ; et pour garder ce schéma de proportionnalité qui met Aklatan bien profond dans la merdasse, réclamer un peu d’aromate à ce comte, c’était demander de tailler un mastodonte dans un mont de granit.
Aklatan tâcha d’activer ses neurones : s’il ne parvient pas à retrouver ce rognon crasseux qui sert de relique, il se fait écraser la tronche par le père Tir-Juste, s’il arrive à le récupérer chez Rontefoy, il aura passé un sale quart de portion, mais il en évitera un autre, et plutôt un quart de portion qui en dure une demi.
Le Troubadour se leva, les trempés d’une neige épaisse, pour interpeller un passant, hésitant :
« Bonsoir, mess… mastra…euh, vous savez si le comte de Rontefoy reçoit des gens, ce soir ?
- Le bougre qui habite le château, pas loin ? Ha ! Vous rigolez, mon vieux ? Tous les ans, c’est une marée digne des enchères d’une relique de Hantinamoor !
- Héhé… ouais, ou de golomün…
- Haha ! Que les dieux vous entendent, ce serait une sacrée chance d’en retrouver.
- Mais, je veux dire, ses portes sont-elles ouvertes aux bonnes gens de… enfin…
- Ho ! Vous voulez quémander à ce radin ? J’aimerais vous bénir correctement pour que vous puissiez en récolter ne serait qu’un demi en bronze !
- Euh… Vous ne voudriez pas aller voir avec moi ? Ou… ben, tout seul, juste pour demander quelque…
- Oulala ! Qu’est-ce que vous me demandez-là ? Je suis navré, j’ai une bronche aiguisée qui attend son jambonneau pour ce soir, je peux rien faire pour vous. Mais vous voulez une pièce. Attendez je peux vous donner quelque chose, ces temps-ci, il faut être généreux pour les plus démunis, surtout… »
C’était une chose bien difficile que de choisir entre la mort ou courir à sa perte le dernier jour de l’année, lorsque tout le monde se préparait à faire ripaille et allumait des flambeaux et des lanternes pour lever le voile de la célébration de la nouvelle lune. Chaque pas amorti dans le nappage gelé engourdissait ses membres tremblants, chaque rire d’enfant lui procurait un frisson glacé, qui parcourant son dos jusque dans les tréfonds de son âme meurtrie et… Hahaha ! N’allons pas trop loin ! Allons seulement jusqu’au bout ! De la tâche ? Oui, mais avant cela, c’est surtout de faire les conneries les plus embarrassantes jusqu’à la dernière heure de l’année ! En fait, Aklatan était dans la merdasse. Il s’éloignait du village en direction du manoir de Sire Rontefoy, dans l’étendue scintillante des plaines couvertes d’une coupe de neige soyeuse (rien qu’à la vue !), apparaissant tel un duvet immense qui recouvrait les champs endormis, à la venue des premières étoiles. Il espérait ne croiser aucun loup en traversant le bosquet, ils devaient être aussi avides de festin que les villageois en fête ce soir, cela dit les uns ne pourraient mieux valoir que les autres, car les villageois profitaient du réveillon pour se gaver même une fois repus, et les loups avaient toujours faim.

Peste que ces écureuils carnassiers ! Aklatan s’était fait déchirer une partie de son capuchon en marchant sous un arbre. Les écureuils carnassiers reviennent lorsque le vent se fait plus froid, ils s’attaquent à quiconque lorsque plus aucune de leurs proie favorite ne subsiste, ces proie étant les autres écureuils. Il n’avait pas croisé la vieille Pixie sur le chemin. Etant donnée la situation, en cette période d’appel à la générosité et au partage, il n’aurait pas hésité à la dépouiller pour se saisir de la minuscule relique.
Il arriva devant la grande porte du manoir du comte. Et il frappa, le poing tremblant. Lorsque la porte daigna s’ouvrir –sans grincer, l’effet sinistre aurait été saisissant, mais il faut dire qu’il graisse correctement les gonds de sa porte d’entrée – il découvrît le dit Sire de Bayou, populaire dans la région. Aklatan s’attendait à tomber face à la face avec un homme imposant et hautain ; à la place il tomba ventre à face, s’il on peut dire, avec un type sec et acariâtre, et court sur pattes.
« Il ne me semble guère m’être apprêté à recevoir un gueux dans ma demeure, si ce soir ni jamais d’ailleurs, veuillez quitter les lieux et cesser d’interrompre notre repas.
- J’aurais seulement besoin de m’adresser à votre domestique, messire…
- La serviable et fort honorable Pixie n’a prévu aucune visite non plus, et ce n’est pas dans l’enceinte de cette demeure qu’elle entretenir ses relations, encore celle des autres ! » Et il claqua froidement la porte.
« Non mais oh ! » s’écria Aklatan, éberlué. « Une relation avec cette vieille… bouah, qui récure les poubelles en plus… »

La lune était invisible, cette nuit. Elle se parait d’un nouveau masque en se dissimulant dans les coulisses de la brume ; cependant l’obscurité n’empêcha pas le Troubadours indécis de découvrir une grille en contournant le château. Une grille qui devait mener au sous-sol, juste entre les buissons qui grimpaient à la pierre de la muraille. Aklatan n’avait aucune envie de se faufiler dans la maison moche de l’autre ******, mais il se convainquît qu’il valait mieux avoir un peu mal au cul pour le moment que très mal à la mâchoire le lendemain.
« Je sais, je vais obstruer cette grille est ma cape après y avoir jeté un fumigène, puis quand tout le monde évacuera par la crainte de l’intoxication, j’entrerai en douce ! » Lorsqu’il reconnecta ses neurones correctement, il frappa un bon coup sur la grille, qui glissa le long de la paroi pour heurter le sol de la cave, ses angles paraissaient complètement rongés par la rouille, et s’avérer d’ailleurs une porte d’entrée idéale pour les souris (oui cette grille attirait toute sorte de rongeurs). Le Troubadour s’allonga sur le dos pour essayer de se glisser dans l’ouverture. En vain, il n’y passait, comme on peut l’imaginer, ce serait trop facile.
« Ah, c’est la sangle de mon épée qui bloquait, c’est bon. Pas si difficile, pour l’instant. » Et il passa au travers d’une épaisse toile d’araignée avant de glisser, de tomber… D’enclencher une chute qui lui semblait plus longue que ce à quoi il s’attendait. Il dût se remboîter les genoux avant de se relever, le souffle haletant, et la plante des pieds bien douloureuse, étant tombé avec raideur sur ses jambes, émettant un choc retentissant en écho que Sermias aurait prit en moquerie pour un bon moment, étant possesseur de bottines silencieuses.
Mais qui l’entendrait au fin fond de cette cave complètement noire ? Aklatan chercha son chemin sans attendre, pressé de sortir de ce trou morbide. Apercevant une faible lueur, il s’en approcha, car il s’agissait sans doute de la sortie ; lorsqu’il fût à deux pas, la lueur grandit pour faire apparaître un visage lugubre, hâve et poussiéreux, qui se balançait en l’air, les yeux retournés dans leurs orbites, en murmurant d’une voix traînante et glaciale :
« Aaaaorgh… Je suis le fantômes des Naelgolomüns passés ! » Il prît soudain à Aklatan une forte envie de passer lui aussi ! Il évita le visage spectral qui flottait dans l’angle de la cave, trébucha sur un ramassis de bout de métal ou de verre, manqua de se lustrer l’épaule contre une rampe de bois, fît trois fois une direction opposée à la précédente avant de heurter violemment son tibia contre la première marche de l’escalier, qu’il escalada en vitesse, pour pousser la porte de bois grinçante qui menait jusqu’à un vestibule mal éclairé.
« Avec ce boucan, si je reste ici plus de deux portions ici, je vais faire péter la bière cidrée avec les invités. » se dit-il, le souffle court, en jetant des regards hasardeux dans les recoins. Seule une torche jetait son œil flamboyant sur le couloir obscur au bout duquel s’ouvrait un vitrail qui faisait entrevoir une lune aveugle dans un ciel couvert.

Le Troubadour gardait l’espoir de ne croiser aucun garde ; si le comte en avait au moins à son service, car les contes en avaient toujours à revendre quant aux domestiques et personnel en tout genre, qui venait par exemple ouvrir la porte aux visiteurs, ce que ne fît pas le minuscule petit comte, certainement furieux d’avoir été dérangé en plein dîner. Si les fantômes étaient les seuls gardes de ce château, la nuit serait paisible !
Mais il perdit rapidement ses allusions. En jetant u bref regard dans le hall principal – qui succédait au vestibule de l’aile où se trouvait la cave ; un manoir digne de ce nom n’a pas un vestibule, mais au moins trois, dont deux qui entourent le plus grand… à moins qu’il faille un hall pour accueillir les visiteurs qui arrivent de la cave. Et quel accueil – Aklatan s’adossait au mur à l’angle du couloir, de manière à presque vouloir s’y enfoncer, se fondre dans la pierre pour disparaître de cet endroit.
Se cacher sous le tapis n’était pas possible, réfléchit-il. Pourquoi ? Parce que la poussière déplacée se remarquerait. Courir de statue de marbre en statue de granit le long du couloir ?
Non, les gardes prêtent pas attention aux statues, de peur qu’on les vole, sans doute, ils pourraient le remarquer. Se saisir de l’un deux et piquer ses vêtements pour se faire passer pour un défenseur de Sire Rontefoy ? Inconcevable. Même pour de faux, passer pour un garde du château de Rontefoi, et puis quoi encore ? Troublé par la pertinence de ses réflexions,
Aklatan ne savait quelle stratégie entreprendre pour traverser le couloir. Finalement le plus abordable restait la solution jeu de rôle : profiter au moment adéquat de la marche régulière des gardes en pleine ronde pour foncer vers l’escalier central. Mais le problème était que les deux gardes se tenaient de par et d’autre de l’escalier, immobiles.

Il décida donc d’attendre dans le couloir pour réfléchir. Au bout d’un moment, il se souvenait à peine à quoi il méditait, s’interrogeant même sur le moment où il avait sorti les graines tournesols de sa bourse pour jouer avec, sans les manger.
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