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 La Citrouile Balafrée : les voix des feuillages - Dernière partie

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AuteurMessage
Aklatan
Capitaine des Plaines
Aklatan


Messages : 483
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Localisation : Collines de Sous-Voûte-Chêne, la maison à côté de la cascade, où un gnome taille parfois des pierres.

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MessageSujet: La Citrouile Balafrée : les voix des feuillages - Dernière partie   La Citrouile Balafrée : les voix des feuillages - Dernière partie Icon_minitimeMer 11 Nov - 14:47

Le jour commençait à se lever, et l’ermite avait sursauté. Il n’avait pas le souvenir de s’être assoupi la veille, mais ce réveil brutal mettait fin à un cauchemar horrifiant. Le souvenir d’un pacte l’avait poursuivi jusque dans ses macabres songes. Sans perdre une seconde, il saisît le morceau de bois durement arraché à son habitat à sur le fil émoussé de sa hache, et se mit à la tâche, sculptant péniblement dans le tronc tout le jour durant.

Lorsque l’horizon de la plaine embrassa enfin le soleil, au loin, la silhouette de l’homme revînt à s’aventurer dans les bois. Terré sous les racines d’un chêne, aux tréfonds de la forêt, un renard aux yeux luisants attendait ; son pelage de néant attendait que se dissipe le voile orangé qui s’étendait dans le ciel du soir, avant ne plus refléter que la pénombre nocturne. Apercevant une ombre s’approcher, il se métamorphosa, et indiqua sa présence.
Un corbeau déchira les feuillages dans un bruissement vif, et heurta la terre avec violence juste devant l’envoyé du démon. Celui s’arrêta comme de coutume, la respiration haletante, les mains moites entourant un outil grossièrement sculpté dans le bois.

La créature cornue montra sa figure hâve et velue en s’arrachant à l’ombre du bosquet, et tendît la main vers lui, comme pour réclamer une proie à dévorer. Sa langue se tortillait toujours entre ses lèvres, renforçant l’ardeur macabre que forgeaient les traits de son affreux visage ; ses doigts manipulèrent l’appeau un instant, avant qu’il ne déclare :
« Tu as fais le bon choix, et rendu ta part du marché. A présent… » Il se pencha pour ramasser la carcasse de corbeau qui gisait à leurs pieds. Il l’approcha de son visage et en arracha la tête, qu’il mastiqua longuement – en faisant craquer chaque partie du crâne de la bête- avant d’avaler. Puis il ouvrît de nouveau la bouche en y portant l’appeau.
L’ermite tétanisé s’attendait à ce qu’il avale l’objet à son tour, comme il venait de le faire avec la dépouille écœurante de cette créature. A sa surprise, il se mît à se racler la gore, à tousser, comme s’il voulait en extraire quelque résidu immonde ; ainsi une coulée poisseuse coula entre ses crocs jaunis, et vînt de déverser sur l’appeau. Le pauvre homme devait affronter son propre dégoût, bien que n’ayant aucune idée de la nature de ce liquide épais et sombre, dans lequel se mêlaient des particules sanguines.
Il étala cette substance sur chaque recoin de l’objet, et le déposa au pied d’un arbuste, en signalant sur un ton sardonique :
« Libre à toi de le toucher si tu veux voir ton bras flétrir et tomber en poussière… Mieux vaut attendre que ça durcisse. Tout à l’heure, tu pourras en faire usage, et tu seras débarrassé de ces choses qui hurlent à tue-tête.
- Comment je… je peux en être cert… sûr…
- Tu ne m’as pas fais confiance en vain. Quand tu entendras crier quelqu’un, tes maux s’échapperont dans sa voix. »

Ainsi l’ermite garda toujours avec lui la chose la plus précieuse qu’il ait réussi à s’approprier : un appeau fabriqué de ses mains, couvert d’une résine brune, dont il fait l’usage dès qu’il aperçoit des arbres, le refuge de ses craintes antérieures. Chaque fois qu’un chant d’oiseau retentit à ses oreilles, un sifflement grave et irrégulier s’échappe de son appeau, dans lequel il souffle à pleins poumons. Au lieu de volatiles se trémoussant dans les feuillages, ce sont des visages humains, défigurés par la torture, qui prennent forme aux extrémités des branches, délivrant les hurlements de la douleur et du désespoir ; tandis que les oiseaux succombent un à un, tombant des branches, à chaque nouvelle figure qui se nourrit de leurs vies pour rappeler la noirceur du pacte établi entre l’homme et la bête.
Depuis ce jour, lui écoute, savourant la profondeur des chants de la forêt, qui ont fait de ses craintes les plaintes que même la nuit ne peut plus faire taire.





Ce mystérieux objet vous rappelle quelque chose ? C'est bien possible, à décourvrir dans peu de temps...
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