Aramanth Ménestrel - Administrateur
Messages : 112 Date d'inscription : 04/07/2008 Age : 31 Localisation : Dans sa grotte
| Sujet: La lanterne de Kaelick Sam 31 Oct - 18:10 | |
| Cette nuit là dans la pénombre, alors que les derniers rayons de la Lune des Vents se faufilaient à travers les volets abîmés, je marchais. Je marchais dans cette demeure, ce manoir, grimpant les escaliers, glissant sur la pointe des pieds, à sa recherche. Les lattes de parquets craquaient sous mon poids, mais je la cherchais, encore et toujours. On pouvait apercevoir une épaisse couche de poussière sur le sol, et des volutes de particules volant en tous sens par mes pas imbriquant le plancher, chevauchées par la lumière de l'astre blanc. Mais oui ! Je la voyais... Elle était là, posée sur le rebord de la fenêtre cassée, manquant de tomber par le moindre souffle, le moindre mouvement. Quiconque passait sur le sentier au dehors pouvait l'apercevoir. Mais pourquoi n'y avait-je donc pas prêté attention quelques instants auparavant, quand je marchais sur ce chemin, quand je traversais ce champs de citrouilles éclatées et de potirons déracinés ? La braise se consumait continuellement au dedans, représentant la dernière source de lumière et de chaleur pour moi, j'approchais. Arrivant à quelques metres de celle-ci, je voyais apparaitre son reflet sur un morceau de verre brisé. Elle était grosse, ronde et bien formée, symétrique et munit d'une tige sèche, comme sur toute les citrouilles. Je la fis tourner sur elle même précautionneusement, en veillant à se qu'elle ne se fracasse pas sur le parterre humide du dehors. Avec envie, avec attirance, et avec une impression que lumière et chaleur ne seront jamais plus, j'ôtai se qui faisait office de "chapeau", en tirant sur la tige, mais la citrouille semblait se sculpter de l'intérieur. Des morceaux tombaient sur le sol, des asticots sortaient de part et d'autre, et des pustules prenaient place, pour former ce qu'on appelait "un visage". Il était des plus épouvantables, abominables, putrides mais surtout terrifiant à en mourir... N'étant rien de plus que celui de Broulkashka. La braise s'éteignit a ma prochaine respiration, qui fut ma dernière. Mon âme fut aspirée et s'en alla se nicher au coeur de ce légume devenu difforme et moche, formant un charbon à brûler pour l'année suivante. Kaelick reprit sa lanterne, montra ce qui lui restait de sa dentition en guise de sourire, sortit de cette ruine pour s'arrêter au milieu du champs ravagé. Il disparaissait dans le sol en emmenant mon âme dans le monde des esprits, des morts, l'apportant au dieu du Maléfice. (Désolé, j'ai pas pu me retenir de la découper ) Je vous assure que de chez moi ça fait peur ! | |
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