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 "Elémentaire mon cher Caleçonne !"

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AuteurMessage
Aklatan
Capitaine des Plaines
Aklatan


Messages : 483
Date d'inscription : 04/07/2008
Age : 111
Localisation : Collines de Sous-Voûte-Chêne, la maison à côté de la cascade, où un gnome taille parfois des pierres.

"Elémentaire mon cher Caleçonne !" Empty
MessageSujet: "Elémentaire mon cher Caleçonne !"   "Elémentaire mon cher Caleçonne !" Icon_minitimeLun 1 Juin - 19:45

Lord Caleçonne contempla avec dégoût la carcasse mutilée noyée dans son sang à même le sol. Il s'agenouilla lentement, releva un peu de sang du bout de ses doigts et le lécha, faisant claquer sa langue pour mieux en humer la saveur. Il releva la tête pour s'adresser à son compatriote, le détective Prencher Lekeum, qui fumait avec concentration sa pipe en observant les recoins de la pièce :
"Aucun doute, c'est bien du sang, Sir Prencher.
- Cela ne fait aucun doute, mon cher Caleçonne. Avez-vous relevé les empreintes de la victime ?
- Je m'y suis attardé, tâchant de décoller sans dégâts des traces de boue séchée, sans grand succès ; ces empreintes sont pourtant une preuve convaincante...
- Prrrécisément !" rétorqua avec malice le détective en levant l'index d'une main et en prenant sa pipe de l'autre. "Mais de quoi ces empreintes de boue sont-elles de convaincantes preuves, mmmh ?
- Et bien sans nul doute qu'il pleuvait dehors.
- Voyez-vous, mon cher Caleçonne, c'eût été une possibilité probable. Mais comme vous pouvez le remarquer en jetant un oeil dans le contenu de ce placard, la victime suivait une cure d'eau de source minéralisée ainsi que ... de radis noir.
- Oui, poursuivez, sir.
- Et bien, afin d'affirmer la vérité véridique, la victime aurait pu fort habilement se déplacer jusqu'à l'atelier de forge à l'extérieur, et se précipiter jusque dans sa maison en constatant la perte de contrôle de son système urinaire, du à son traitement. Or, vous ne nierez point que le sentier qui mène à la porte d'entée est recouvert de terre.
- Par mon godemiché, vous êtes vrai, sir.
- Aussi vrai que j'ai raison. Ainsi la victime a du traverser le sentier terreux en s'urinant jusque sur les chausses, et donc recouvrir son entrée de traces de boue par réaction chimique juste avant son décès. Vous pouvez le vérifier par votre personne." Caleçonne s'en alla renifler les traces de boue et acquiesça, le regard intrigué:
"En effet, ces traces sentent la terre fraîche, il n'ya aucun doute.
- Assurément.
- Mais dans votre opinion, sir, qu'est-ce qui a provoqué le décès de cette pauvre personne ?
- Elémentaire, mon cher Caleçonne," répondît-il en avalant une bouffée de fumée, "voyez-vous, il n'est pas dispensable d'émettre l'hypothèse de la présence d'une seconde personne. L'obstruation profonde de la nuque de la victime nous amène à penser que ce n'est pas le dégât d'une lame, mais bien du porte-manteau en bois accroché au mur." Lord Caleçonne jeta un oeil hasardé sur une des branches du porte-manteau, celle-ci était ensanglantée, deux dents étaient encore enfoncées dans le bois.
" Cela ne fait aucun doute, la victime a subi la violence d'attaque du porte-manteau.
- Prrrécisément !" lança de nouveau le détective en levant le doigt face à son assistant. "C'est bien ce que l'on cherche à nous faire croire, pour croire en la chose, et se tromper à se figurer qu'une telle chose est la réalité, alors qu'il en est tout autrement. Non, mon cher Caleçonne, la solution n'est pas l'oeuvre du porte-manteau.
- Mais alors, qui est responsable, sir Prencher?
- Le porte-manteau n'est que l'arme vile d'un assassin perfide, c'est pourquoi j'en reviens à ma supposition irréfutable, qui est l'action d'une seconde personne en présence. Et cette même personne aurait projeté la victime contre le porte-manteau !
- Bon sang, tout devient plus clair à présent ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt?
- Elémentaire, n'est-il pas ? Cependant il reste une piste à éclaircir, nous ne pouvons pas crier à la joie sans avoir découvert qui est en question et dans quel but. Cela serait comme de l'hypocras sans miel.
- On peut supposer que l'assassin ait projeté sa victime contre le porte-manteau afin de la tuer ?
- Prrrécisément, c'est ici que je voulais en venir : ceci est un meurtre.
- Damné...
- Et selon vous, pourquoi le meurtrier aurait fait ce geste ?
- Sans doute pour repousser sa victime qui était pleine de boue.
- Sottise! Réfléchissez un peu mon cher Caleçonne ! Quel rapport y a-t-il entre la boue et le porte-manteau, je vous le demande !
- Assez peu de chose, sir.
- C'est pourquoi la vérité est ailleurs. Et la vérité est que le meurtrier était sans doute un proche de la victime, qui était déjà en présence afin de constater l'état piteux de la victime. Celle-ci était couverte d'urine, elle était entièrement mouillée. Et que faites-vous avec des vêtements mouillés ?
- On danse une jig écossaise ?
- Prrrécisément. C'est pourquoi le potentiel assassin s'est empressé de faire sécher la malheureuse victime, aux intempéries urinaires inconfortables. Et quoi de plus efficace afin de sécher des vêtements que de les suspendre à l'air sur un support élevé... Le meurtrier aurait donc suspendu sa victime sur le porte-manteau pour l'aider à se sécher ou en simulant cette action, puis l'a subrepticement empalée dessus.
- Mais c'est bien sûr !
- Nous avons donc un meurtre à élucider, mon cher Caleçonne. Notre parcours commence ici, car il nous faut découvrir qui est le meurtrier de cette pauvre victime, et quel était réellement son désir de vengeance.
- Mais peut-être sa vengeance était-elle quelque chose de bien plus sournois que cet atroce assassinat, partagez-vous mon avis, sir ?
- Prrrécisément, mon cher Caleçonne, et je tiens à dire que sa vengeance sera terrible.
- Mais comment êtes-vous au courant de cette étrange histoire incongrue de vengeance, sir Prencher ?
- Elémentaire, mon cher Caleçonne, je le sais car...
- Car ?
- La...
- Bru ?
- Nie les faits. Et le meurtrier, c'est moi."
- "COUPEZ !!!" cria le gnome à lunettes de sa voix stridente. Un orque de service fonça hache en main et trancha en deux le script posé sur la table juste à côté.
-" Espèce de guignol ! Déjà quand j'ai dit "action", tu m'as déraciné le décor de la pièce de Sil-veu-s'taire Ss'salaud ! Maintenant tu me fous le camp ! ... Eh non attends, le prends pas comme ça.. Si tu veux..YAAARGH !!"
Aklatan se dirigea vers le metteur en scène adjoint et lança, indigné:
"Mais qu'est-ce que vous faites ? On était aux trois quarts de la scène, j'atais à fond dans le mystère du rôle de Caleçonne, et j'avais réussi à ne pas rire en tachant de ne pas penser à messire Lekeum qui chantait dans son groupe de Peuple du Village en tenue d'indigène ! On la tenait la scène !
- Eh dis-donc mon chou, si je te fais rire, tu me le dis au lieu de faire ta fofolle enfermé dans ton rôle..." intervînt le détective-ménestrel en se déhanchant, sur une toute autre voix beaucoup plus fluette. Le metteur en scène adjoint rétorqua sans vergogne :
"Nan, c'est pas contre vous, mais votre script, c'est de la grosse merde, et encore c'est la version littéraire de ce que vous dirait mon patron qui est en train de faire écraser la tronche par l'orque-maquilleur.
- Mais le suspense établit un crescendo inégalé, la tension de l'atmosphère se teinte de mystère glacé, qui fait tressaillir les limbes du système nerveux...
- Messire Gueux-du-Luth, c'est pas contre vous, mais ici c'est un concours comédie-court-métrage, et votre scénar fait pas l'affair ; et puis ça sonne déjà vu. Z'avez plus qu'à quitter le plateau. Vous pouvez prendre un thé au piment en sortant, c'est offert."

Aklatan remballa son matériel et se dirigea vers la sortie, il déclina l'invitation très amicale de son compagnon Prencher Lekeum qui voulait l'inviter à faire un boeuf dans le groupe des Peuples de Village. Le détective de comédie rangea lui serra la main et s'en alla revêtir son costume d'apache en se trémoussant, son épaisse moustache frétillante. Aklatan retourna sur la route du village des Hautes-Plaines. Dur dur le boulot d'acteur...
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